Le bourdonnement de l’aspirateur me remplit les oreilles, une vibration familière qui me donne une étrange sensation de paix. Aujourd’hui est la journée du nettoyage profond et moi, armé de mon appareil de confiance, je me prépare à faire un combat avec les poussières et les résidus de la semaine. Je commence par le sol, une bande de tuiles de bois qui, malgré mes efforts quotidiens, semblent toujours attirer toutes les miettes et les taches de saleté. Je vide avec des mouvements lents et précis, par le tourbillon de la poussière qui disparaît dans son ventre. J’aime imaginer que chaque passe est un coup de pinceau sur une toile, et que je crée une œuvre d’art faite dans la propreté et l’ordre. Puis j’en viens à la moquette, un perse doux et épais dans des couleurs pâles. Ici, le défi devient plus exigeant : ses fibres complexes semblent tenir la poussière avec ténacité. Mais je n’abandonne pas. Je sélectionne le pinceau approprié et j’insiste avec soin sur chaque centimètre, jusqu’à ce que je vois les couleurs originales réapparaître, éclatante et vivante. Pendant que je travaille, mon esprit se vide de pensées et de soucis.